Escalier trois

Lothar von Brückmann quitte la propriété rurale où il a grandi pour Vienne, si attirante à ses vingt ans. Il y découvre la vie de cafés où les jeunes aristocrates comme lui traînent leur ennui et, très vite, il souffre d'une oisiveté que les plaisirs ne comblent pas. Mais Vienne n'est pas seulement la capitale des plaisirs en cette fin du XIX^e siècle, elle est aussi agitée par diverses factions politiques qui toutes veulent changer le monde. En devenant l'un des rédacteurs d'un journal de tendance social-démocrate, Lothar va découvrir la camaraderie militante, la lutte entre réformistes et révolutionnaires, et surtout, ce qui va le bouleverser le plus, son incapacité à comprendre le peuple dont il voudrait tant se rapprocher.

Dans ce roman qui, par sa thématique, n'est pas sans rappeler Les Démons de Dostoïevski, Keyserling restitue l'atmosphère de début de décomposition de l'Empire austrohongrois : la fin de cette Vienne des valses de Strauss et de la joie de vivre qui fit tant rêver.