La parution, entre 1970 et 1974, de The Somnambulist, Déjà-Vu et Days at Sea - les trois ouvrages qui composent La Trilogie de Ralph Gibson - a été, dans le monde de la photographie américaine, comme un coup de tonnerre. Déconstruisant les codes habituels du livre photographique, déplaçant la prise de vue - alors majoritairement documentaire - vers l'exploration d'un univers mental, onirique et surréaliste, La Trilogie impose également de nouvelles lois séquentielles de mise en page, propres à générer une syntaxe visuelle sans précédent, débouchant sur de vrais ouvrages d'artiste.

Cette réédition, qui regroupe en un seul volume les trois opuscules mythiques de La Trilogie - accompagnés d'un texte de Gilles Mora -, permet pour la première fois de saisir dans son ensemble l'importance d'un photographe proche autant de l'avant-garde visuelle de l'entre-deux-guerres que du Nouveau Roman ou de la Nouvelle Vague.