Cet ouvrage s'inscrit dans le cadre des recherches en histoire des théories linguistiques et didactiques. Centré sur une oeuvre, celle de Charles Bally, il s'est construit à partir des questions qu'elle nous pose et que nous posons à travers elle. Le terme d'«historicité» dans le titre vient rappeler qu'au-delà des conditions de production du discours de Bally, de son contexte historico-géographique, épistémologique et culturel, les problématiques mises en place n'ont pas épuisé - tant s'en faut - leur énergie questionnante. Qu'il s'agisse de la stylistique, de la perspective énonciative et sociologique, de l'apprentissage et de l'enseignement des langues, ce théoricien du langage n'est plus à tirer de l'oubli, de l'indifférence ou de la marginalisation. L'ambition est certes ici d'explorer plus avant telle facette de l'oeuvre d'un grand linguiste mais surtout de montrer que son travail s'inscrit à la confluence de problématiques essentielles pour la linguistique, la didactique des langues et les sciences humaines: les relations entre pensée et langage, entre langue et littérature, le sujet dans la langue, le système et ses variations, la langue à enseigner et à apprendre. Organisées en quatre ensembles («Théorie générale et éléments de réception»; «Débats sur la stylistique»; «Problématiques énonciatives et sociolinguistiques»; «Langue, société et école»), les contributions du présent volume dessinent un continuum marqué de multiples récurrences comme si chacune d'elles disait à la fois la spécificité d'une prise et la nécessité d'un point de vue synthétique.