À la fois frontières et lieux d'échanges, la mer et ses rivages forment des territoires dont la singularité justifie la mise en oeuvre, à tous les niveaux, de politiques spécifiques par l'État, afin de les aménager, de les contrôler ou de les protéger. L'histoire en témoigne, autant que l'actualité la plus récente. Très tôt, le pouvoir politique a imposé ses représentants dans les ports pour maîtriser les flux d'hommes et de marchandises qui y transitent, cependant que se sont développés des coutumes, des usages et des règles propres à la vie en mer. Aujourd'hui, la perception de l'espace maritime a évolué, certes, mais la mer a conservé ses caractères propres et elle reste l'objet de toutes les attentions des pouvoirs publics. Cet ouvrage réunit les contributions de plusieurs chercheurs venus de disciplines et d'horizons différents qui ont réfléchi aux rapports que l'État a entretenus ou à ceux qu'il entretient encore avec ce territoire particulier. Historiens et historiens du droit y apportent leur vision, qu'ils confrontent à celle des juristes afin d'appréhender ces problématiques sur une longue durée et dans une approche interdisciplinaire. La gestion des ports ou la législation maritime font ainsi apparaître bien des continuités, alors que l'exploitation des fonds marins ou la construction d'un espace maritime européen révèlent des lignes de rupture de plus en plus nettes.