Pierre Herbart

De la drôle de guerre à la libération de Rennes

Sans accointances avec les gens de Vichy, l'écrivain Pierre Herbart (1903-1974) ne tarda pas à entrer dans l'action après juin 1940 en aidant avec son frère, Loulou, aux évasions d'israélites fuyant la persécution, à Marseille comme à Toulouse.

Cette activité l'accapara jusqu'en 1943, époque à laquelle il gagna Paris pour s'occuper d'un bureau de liaison.

« Pendant l'occupation allemande, j'avais donné rendez-vous à quelques amis dans le jardin des Tuileries à Paris. Le jardin apparaissait désert : nous décidons alors de tenir une conférence, dans un endroit découvert de façon à pouvoir parler à voix haute et voir arriver les importuns. En quelques minutes, toute la Résistance défila dans nos propos. Quand soudain, nous entendîmes un bruit au-dessus de nous. C'était un employé du parc qui finissait d'élaguer un arbre et qui descendit tranquillement à nos pieds. »

Ami d'André Gide et d'André Malraux, il ne déposa aucun dossier d'homologation de grade ou de certificat d'appartenance aux Forces françaises de l'intérieur (FFI), ne demanda ou n'obtint aucune décoration de la Résistance.

En mai 1944, Pierre Herbart avait pris pourtant la direction du Mouvement de Libération Nationale pour la Bretagne et sous le pseudonyme de « Le Vigan » fit, à Rennes, du « bon travail ».