Résultat d'une enquête de terrain, ce travail sur les pratiques magico-thérapeutiques liées à la possession du type saar a été conduit en Somalie, au Kenya et en Ethiopie. Influencé par l'actualité politique, la guerre civile qui bouleverse la Somalie depuis 1990, l'itinéraire de recherche anthropologique a exploité aussi une source particulière ; les récits des exilés et des émigrés.

L'auteur aborde les rapports de la possession saar avec la maladie et les interprétations dont elle peut faire l'objet, de cette même possession avec la définition de l'identité individuelle et collective, puis les différentes figures de «sainteté» à travers lesquelles se laissent apercevoir les jeux antagonistes et complémentaires de l'islam et du paganisme.

L'histoire de notre temps est ici doublement prise en considération : elle commande un parcours géographique, celui du malheur et de l'exil, qui met à l'épreuve les formes habituelles d'interprétation de l'événement et elle s'exprime dans les récits et la parole d'individus concrets dont les propos entrent en résonance les uns avec les autres.