Bruno Maderna (Venise, 1920 - Darmstadt, 1973) est un des musiciens les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle. Compositeur, chef d'orchestre et enseignant, il fut une figure protagoniste - avec Boulez, Stockhausen, Nono - des Ferienkurse de Darmstadt pendant les années cinquante et soixante. Il a adhéré au structuralisme sériel et à la poétique aléatoire mais il n'a jamais abandonné la confiance antique et profonde en les fonctions de la subjectivité esthétique. Nicola Verzina choisit deux thèmes de grande envergure, chacun étant largement présent dans la réflexion de Maderna : celui relatif à l'engagement politique et celui des dangers liés à l'industrialisation de la culture et de la société dans son ensemble. L'étude veut en outre repérer le système des choix stylistiques de Maderna en le cherchant dans le rapport conflictuel et dialectique entre le structuralisme et la subjectivité. Son point fort est l'étude du rapport entre l'histoire de la culture et les techniques compositionnelles des années cinquante et soixante. Le travail est centré sur l'analyse minutieuse des techniques structurelles présentes dans six des plus importantes oeuvres de Maderna : Vier Briefe (1953), la grande fresque Hyperion (1960-'70), Dimensioni III (1963-`64), le Concerto per oboe e orchestra n. 2 (1967), Stele per Diotima (1965), le Concerto n. 3 pour hautbois et orchestre (1973).

(Mario Baroni)