Cette édition se propose de rendre justice à une oeuvre méconnue d'Agrippa d'Aubigné, qui ne bénéficia depuis 1630 d'aucune publication, sinon lacunaire. Le caractère disparate du recueil en est partiellement responsable, qui rassemble les Meditations sur les Pseaumes, L'Hercule Chrestien, les Vers mesurés et L'Hyver. La variété formelle trouve néanmoins une unité dans les échos internes et externes que répercute chaque sous-ensemble. Autant dire que le recueil est indissociable du reste de l'oeuvre albinéenne, et surtout des Tragiques, qu'elle subsume en quelque sorte. C'est ce que s'attache à montrer l'introduction après avoir remonté le cours de l'oeuvre par une étude génétique minutieuse, replacé dans leur contexte littéraire les différents modes d'écriture, examiné la fécondité de l'intertextualité biblique que ces derniers impliquent, enfin sondé la mobilité discursive du style albinéen.
Le texte est établi à partir de l'exemplaire de 1630 conservé à la Bibliothèque Nationale de France, dans le respect de l'orthographe et de la ponctuation. L'apparat critique signale les variantes des autres versions contenues dans les manuscrits Tronchin de Genève ou dans les autres oeuvres imprimées. Les notes tentent d'éclairer un certain nombre de sources antiques, bibliques ou contemporaines, d'allusions historiques ou de difficultés littérales.
S'ajoutent à l'édition des Petites OEuvres meslees celle du Recueil des vers de Monsieur d'Ayre, manuscrit récemment retrouvé, et, en annexe, des pièces religieuses disséminées dans les Archives Tronchin. Le volume se clôt sur des appendices, où sont reproduites certaines pages manuscrites et les partitions des vers mesurés mis en musique par Claude Le Jeune et Eustache Du Caurroy.