Le métier du poète en exil
Lioubov Savova/Vladimir Nabokov/Elias Canetti/Yordan Yovkov
Honoré Champion Éditeur
Prologue. Le «métier du poète» en exil
13
A / Le «métier du poète» face aux frontières
13
L'exil en question13
Du topos à l'atopos17
B / Des lectures nationales de l'exil vers une lecture comparée
19
Les impensés d'un thème interrogés par une pratique
de l'écriture19
Réception nationale et herméneutique comparée. Coupure
épistémologique22
C / Le regard dé-paysé, ou la construction d'un espace
littéraire
25
Pouvoir de dé-paysement des littératures nationales25
D / Principes et étapes d'une lecture comparée
29
La «double capture»29
L'Étranger dans la maison. Architecture d'ensemble30
Section I. La part du refus chez l'écrivain en exil
33
Chapitre 1. «Le Chien de son temps»
35
L'identité artistique face aux déterminismes historiques : des méprises de la réception à l'histoire
intime du créateur. - Canetti, La Conscience des mots. - Yovkov, «Le Péché d'Ivan Béline».
- Nabokov, Intransigeances, La Vraie vie de Sebastian Knight
A / «L'art de l'écrivain est son véritable passeport»
35
Le poète : un «chien de son temps» ? La Conscience des mots,
Canetti35
Les louveteaux dans la bergerie : «Le Péché d'Ivan Béline»,
Yovkov39
Le dessin du papillon : Intransigeances, Nabokov51
B / Méprises de la réception : une scène rhétorique ouverte
54
Période européenne de Nabokov. Pouvoir dépaysant de
la Russie54
Histoire / histoire intime. Écrire contre la tentation
de l'ostensible59
Identité / altérité de l'écrivain déraciné. L'instant de crise63
C / Pour une lecture désentravée
71
Ricochets comparatistes de la lecture déracinée71
Chapitre 2. Sous le signe de Peter Schlemihl
73
Le bannissement : modalités d'une expérience protéiforme. - La haine désarmée : justification
de l'écrivain. - Yovkov, Chroniques 1912-1918. - Nabokov, Autres rivages et La Défense
Loujine. - Canetti, La Langue sauvée
A / Dire, taire ou travestir l'exil ?
73
Sous le signe de Peter Schlemihl. Brutalités et injustices :
cartes sur table74
Le bannissement - un deuil strictement privé75
La Révolution : un déterminisme plutôt encombrant82
Yovkov - un «banni par soustraction»88
Écriture en temps de trêve, écriture sur le vif :
les Chroniques de Yovkov92
Canetti - d'un exil de naissance à un dépaysement de
reconnaissance96
B / Désamorçage de la machine de guerre
98
Deux prises de parole différentes : l'immédiate, la différée98
L'Europe et les Balkans dans La Langue sauvée102
Les replis nationaux en temps de guerre108
C / Justification de l'écrivain : le prolongement de l'éphémère
114
D / La déprise, ou ce que la littérature engage
119
Chapitre 3. «Scène vide, lumière tamisée»
123
De l'exil visible au déracinement intime : la tâche de l'autobiographe. - Années roumaines de
Yovkov, ou une mise au ban volontaire du lieu natal. - Silences, jeu de cadres et de registres
dans les autobiographies de Nabokov et Canetti
A / Thèmes cachés dans une destinée manifeste
123
La tâche de l'autobiographe face à la biographie factuelle123
B / Les émotions tues. Impact de l'instant de l'exil chez
les écrivains
130
Yovkov, 1920-1927. L'exil à Bucarest - révélateur de pertes
plus anciennes130
Nabokov, 1917. Jeu de cadres et de registres dans
Autres rivages137
Canetti, 1938. Silence et substitution dans les trois tomes
de l'autobiographie143
C / Le déracinement - une pièce de théâtre ?
165
Section II. Le rêve d'Ithaque - fin d'un topos et
invitation au voyage
169
Chapitre 4. Le Désir d'absence
171
Le «doux foyer», ou la fin d'un topos. - Élaborer une «nostalgie féconde». - La composition
d'un livre et son rôle : Yovkov, Légendes de la Stara Planina. - Canetti, Le Flambeau dans
l'oreille. - Nabokov, Le Don, Intransigeances et Autres rivages
A / Ithaque fait peur. Enquête sur un interdit intime
171
L'énigme de Yovkov. Jéravna - accessible et pourtant
interdite171
«Il n'y avait là personne pour me recevoir» (Canetti)174
B / Le «doux foyer» - un topos remis en question
176
«Plus vous aimez un souvenir, plus il devient fort, plus il
devient étrange»177
C / Le désir d'absence - principe fondateur du geste
d'écriture
182
Élaborer une «nostalgie féconde»182
L'écriture de mémoire, l'absence185
D / Le Livre publié - une crypte fondatrice ?
200
Les livres - lien unique avec le lieu natal201
Le blanc et la triple temporalité dans la construction
yovkovienne204
Autres rivages : le «montage» autobiographique
d'un écrivain déraciné208
E / «J'ai tout ce qu'il me faut, car j'ai ce qui me manque»
J.-B. Pontalis
216
Chapitre 5. La Maison interdite
219
Fables tragiques du retour impossible : Autodafé de Canetti et La Défense Loujine de Nabokov
A / La «maison» : un principe déchu. Étapes d'une
dépossession
219
La maison - métonymie du moi écartelé220
Défenses de construction. Défenses de destruction222
De la sensualité à la nausée. Maillons de la chaîne
de dépossession226
Brèches ouvertes dans l'activité défensive230
Une maison contre une autre : chute du symbolique dans
le réel245
B / «Je suis revenu à la maison» : une illusion d'optique
251
Loujine et Kien : «renouvellement de l'enveloppe»252
Le tragique supplémenté261
Les scènes du suicide263
C / Sous le signe d'Alexandre
268
Voix d'enfant dans le geste d'adulte désarmé268
À quatre pattes : Loujine sur le tapis, Kien devant le judas271
D / Pour une «réalité non reconnue»
275
Jeu avec la réalité, ou la réalité remise en jeu ?275
Reconnaître l'absent277
Chapitre 6. «Une poignée de lumières au loin»
279
Le foyer : une invitation au voyage. - Naissance et répétitions du sentiment d'exil et de foyer.
- Nabokov, L'Exploit. - Canetti, Les Voix de Marrakech. - Yovkov, «La Plainte du berger»
A / Naissance du sentiment du foyer dans l'éloignement
279
«Une poignée de lumières au loin» (L'Exploit)279
Canetti au Marrakech, ou retrouvailles impromptues
avec Roustchouk298
B / Le foyer ? Une invitation au voyage
312
Sous les signe de Michaël Kohlhaas - «La Plainte
du berger»312
Trois enfances itinérantes318
«Les bons voyageurs n'ont pas de coeur»327
L'exil et le foyer - perceptions évoluant au gré
des déplacements327
C / Entre mouvant et permanent
328
Sable rouge, banc blanc, sapin noir - les «possessions
permanentes»328
Section III. Pour une perception migrante de l'espace
et de l'être
331
Chapitre 7. Les Frontières intérieures
333
Brève typologie du regard xénophobe. - Assimilation, annexion, exclusion : prémices
d'une fausse rencontre entre étrangers. - Échappées littéraires de ces partages. - S. Knight et
Melle O de Nabokov. - Ginette et Élie Dahan de Canetti. - Bojoura de Yovkov
A / Brève typologie illustrée du regard xénophobe
333
Pour un dépaysement de la pensée333
Assimilation, annexion, exclusion - regards croisés et
interdépendants335
B / Les «tentatives-caméléon», ou l'exilé et ses «modèles»
337
Regards d'assimilation337
Sebastian Knight - un «caméléon daltonien»338
Inclinations devant les modèles dans Les Voix de Marrakech342
C / Le désir d'exil, ou l'illusion d'une terre promise
350
«N'importe où plutôt qu'ici» (Ginette de Canetti,
Melle O de Nabokov)350
Le Bulgare et son autre - une famille impossible ?360
Bojoura de Yovkov - une étrangère parmi les siens361
La double emprise366
D / «Ce qui cimente la haine, c'est le semblable»
367
Les Frontières intérieures367
Regards d'exclusion dans Les Voix de Marrakech de
Canetti368
E / Écrire contre les machines binaires communautaires
(«Bojoura» de Yovkov)
375
Noir / blanc : du clivage à l'espace symbolique. L'alliance
des contraires375
Le poncif inversé : les échappées littéraires du «modèle
bulgare»376
Plasticité de la coupure382
La revanche prise par la fin du récit sur les données initiales
de la fable391
Chapitre 8. Identités en métamorphose
393
Autodérision, ironie, pastiche : modes de subversion de la lecture nationale de l'étranger.
- Pour une transmission-filiation apaisée. - Nabokov, Le Don. - Canetti, Le Territoire de
l'homme et Les Voix de Marrakech. - Yovkov, «La Garde la plus sûre» et «Têtes de héros»
A / Autodérision, ironie, pastiche
393
La métamorphose - ouverture à l'hésitation des identités393
Méprises, surimpressions, brouillages394
B / Yovkov, ou l'art du décentrement du regard
406
«Les Métamorphoses du Père Roussi» / «Têtes de héros» :
d'un titre l'autre406
L'art du décentrement du regard408
«La Garde la plus sûre» : pour une transmission-filiation
apaisée413
Arrêts sur image417
Migrations sémantiques du monastère424
C / Le Territoire de l'homme : «un héritage humain plus
général»
427
Contre la position de victime et la mémoire du ressentiment432
«Mon propre rêve de longévité pour l'humanité future»436
Chapitre 9. L'Homme sur le seuil
439
Figures de l'enracinement désiré et compromis. - Chibil et Indjé de Yovkov : passagers de
l'entre-deux. - V. S. N., ou la troisième figure : la signature cryptée de Nabokov dans La Vraie
vie de Sebastian Knight
A / L'Homme sur le seuil
439
La non-coïncidence439
B / Figures de l'enracinement désiré et compromis
442
Chibil et Indjé - passagers éphémères de l'entre-deux442
Chibil, ou une tentative de retour avortée443
Le silence d'Indjé, ou la radicalisation de l'exil449
Sur le seuil d'une maison : mise en scène de la mort d'Indjé457
C / La Vraie vie de Sebastian Knight - le livre des passages
458
Bifurcation. Changement de cadre. Implication créative de V458
Nom, renommée, signature : la question du nom dans
La Vraie vie469
De Sirine à Nabokov : une signature cryptée471
D / De notre capacité à penser le multiple
471
Chapitre 10. La Mélancolie prospective du poète
473
Éros, Thanatos et création. - Les lieux et la figure du père : les leitmotive de l'absence.
- La Langue sauvée et Le Flambeau dans l'oreille de Canetti. - L'Exploit, Le Don, Autres
rivages de Nabokov
A / Métonymies affectives
473
La mort du père, ou les lieux comme figures de l'absence473
B / Le voyage sur le Danube.
«Une plaie vive - le père» (Canetti)
477
Le mûrier de Roustchouk. Transformations d'une ville honnie
en ville aimée477
«Ce qui barrait le chemin de mon enfance»479
Sofia 1924 - Manchester 1912 - Roustchouk 1911,
ou le voyage à rebours483
Le père et le lac. L'analogie endeuillée et la métamorphose488
C / La mort du père - une «fissure dans le temps»
(Nabokov)
493
Rôle dans la «distribution de l'ombre et de la lumière»
(L'Exploit)493
Donner une sépulture au père (Le Don)495
Mort du père, émois amoureux et création (Autres rivages)500
Dire en passant - une esthétique nabokovienne502
«Lever de rideau» - chapitre-passerelle entre une scène
et une autre507
«Les soirs de mon adolescence me parlent avec
cette voix sienne»510
D / Perdre de vue, c'est perdre le temps - et c'est écrire
518
Éloignement et réduction : un art poétique518
Chapitre 11. La Poterie de Menton
523
Pour une perception migrante des espaces. - Le Berlin russe, ou l'éclosion de la «vie
nécessaire». - Machenka et Le Don de Nabokov. - Le Flambeau dans l'oreille de Canetti.
- Jeux de la toponymie : Légendes de la Stara Planina de Yovkov. - Jardins et parcs à la
dérive : Autres rivages de Nabokov
A / Le corps à corps avec Berlin. Naissance à l'écriture
523
Le Berlin russe de Nabokov et Canetti - deux expériences
fondatrices523
La gestation d'Autodafé au coeur de l'expérience berlinoise
de Canetti533
Déménagements. Domestication par l'écriture (Le Don)538
«Prendre à la nuit de Berlin un monde de beauté»543
Le seuil, ou la certitude de l'incertain552
Donner un corps à l'abstraction : Zina et la littérature russe553
Qui a la clé d'Agamemnonstrasse ?555
B / Domestication, dépaysement : pratiques de l'apesanteur
563
L'écriture et la marche à pied : deux thérapies personnelles ?563
Berlin - fenêtre sur Odessa. Canetti et Babel567
Jeux de la toponymie : dépaysement au coeur du familier
(Yovkov)574
Les lieux des Légendes - un espace mythique582
C / La Poterie de Menton. La perception migrante
des espaces
587
«Jardins et parcs» à la dérive dans Autres rivages587
Transformation et migration589
«Le bol cassé par quelque enfant italien» : éclats d'un
voyage sans fin591
Conclusion. Le regard dépaysé - un horizon permanent
595
Bibliographie
603
Index
619
Table des matières
625