En 1991, la Russie succède à l'URSS disparue en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce statut particulier ne lui permet cependant pas d'éviter le déclassement brutal de sa puissance sur la scène internationale, qu'elle subit pendant la première décennie post-guerre froide.

Cependant, depuis le début des années 2000 et l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, la Russie est entrée dans une phase de reconquête de son ancien statut. Elle est ainsi passée du rang de pays impuissant face au bombardement du Kosovo par l'OTAN en 1999 à celui de pays leader de la croisade anti-terroriste en Syrie. La stratégie de ce réveil russe passe par l'utilisation des thématiques du désarmement, du terrorisme, ou encore par la défense d'une certaine vision du droit international pour justifier sa propre attitude dans les conflits internationaux. L'ONU occupe ici une place centrale. L'Organisation mondiale est utilisée avantageusement comme tribune diplomatique de contestation de l'hégémonie occidentale, et comme instrument de consolidation des attributs de puissance.

C'est cette stratégie que ce livre cherche à décrypter, au travers de l'analyse de 15 années de politique étrangère russe au sein de l'ONU.