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Livre

Socialisme kanak : une expérience politique à Canala (Nouvelle-Calédonie)

Résumé

Une étude sur la période courant de la fin des années 1970 à la fin des années 1980, qui vit éclore un moment particulier du nationalisme kanak, notamment avec la création du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste). Un nouveau statut fut mis en place en 1985, découpant le territoire en quatre régions, où de nombreux microprojets de développement virent le jour. ©Electre 2016


  • Éditeur(s)
  • Date
    • 2016
  • Notes
    • Chronol. Bibliogr.
    • Bibliogr. p. [227]-243. Notes bibliogr. Chronol.
  • Langues
    • Français
  • Description matérielle
    • 248 p.-II p. de pl. : ill. en coul. ; 24 cm
  • Collections
  • Sujet(s)
  • Epoque
  • Lieu
  • ISBN
    • 978-2-8111-1573-9
  • Indice
    • 323.41 Mouvements autonomistes et régionalistes (France)
  • Quatrième de couverture
    • À l'automne 1984, les indépendantistes kanak de Nouvelle-Calédonie se soulevèrent contre le gouvernement français pour reconquérir leur souveraineté. Après la mort du secrétaire général de l'Union Calédonienne, Éloi Machoro, l'un des leaders de la révolte, un nouveau statut vit le jour en 1985, découpant le territoire en quatre régions, dont trois gérées par des élus kanak. Ces derniers décidèrent alors d'utiliser ce nouveau cadre institutionnel pour préparer l'indépendance économique de leur pays. De nombreux microprojets de développement furent créés au sein des réserves et présentés comme les premières expériences concrètes de Kanaky. Un même mot d'ordre dominait : préserver une économie domestique encore prégnante, tout en intensifiant la production agricole. Cette option ruraliste se donnait pour triple tâche de maintenir un tissu social local, de trouver une manière nouvelle de cultiver sa terre et d'adapter la chefferie (le modèle politique kanak hiérarchisé) à la perspective d'un État-nation souverain.

      Ce moment particulier du nationalisme kanak, couplant exigence économique et refonte des structures politiques segmentées et centralisées, généra une intense réflexion sur la définition de la société indépendante, résumée quelques années plus tôt par le concept de « socialisme kanak ». Dans les tribus d'Emma (Amââ) et Kayu (Kûöö), sur la commune de Canala, le lancement du Groupement d'intérêt économique Kèrèduru releva, pendant plus d'une décennie, le défi de construire l'indépendance kanak socialiste depuis les réserves. Ce livre explore cet aspect méconnu du nationalisme kanak en témoignant des transformations sociales des chefferies de l'époque. Au-delà du cas concret du GIE Kèrèduru, il analyse une dynamique sociale propre aux sociétés segmentées en marche vers la construction nationale.

      Cet ouvrage interroge également ce que signifie être kanak aujourd'hui. À l'heure des grands projets miniers, d'autres conceptions de la coutume ont depuis émergé, qui revisitent la définition des chefferies et leur place dans le pays après l'accord de Nouméa (1998), à l'aune de références très éloignées des apports de la génération politique née dans les années 1980. Le projet d'inspiration marxiste étudié ici visait en effet à assujettir les chefferies et les clans à un modèle collectiviste et égalitaire. Cette expérience, aujourd'hui dépassée, rend compte de la plasticité des notions de socialisme kanak, d'identité kanak et des manières diverses d'envisager l'appartenance à ce peuple océanien.


  • Tables des matières
      • Socialisme kanak

      • Une expérience politique à Canala (Nouvelle-Calédonie)

      • Christine Demmer

      • Éditions Karthala

      • Avertissement 4
      • Introduction 5
      • Première partie
      • À la conquête de l'IKS
      • 1. L'indépendance et le socialisme kanak comme horizons 15
      • Les premiers pas de l'indépendantisme au début des années 197015
      • Défendre l'identité kanak. Une initiative des Missions 15
      • Détachement de la tutelle missionnaire et revendication d'indépendance 18
      • Mélanésia 2000, symbole d'une stratégie culturelle de lutte 19
      • Les partis empreints d'idéologie socialiste 21
      • Les revendications de terre au coeur de la lutte23
      • La terre comme instrument de souveraineté 23
      • Rapport à la terre et projets de société 24
      • Des partis réunis en Front à partir de 197928
      • Le socialisme kanak comme projet de société du Fl 28
      • Affrontement avec les anti-indépendantistes 33
      • Le FLNKS, une organisation pour conquérir le pouvoir 35
      • Le boycott actif du 18 novembre 198437
      • Le choix d'une lutte plus radicale 37
      • Les faits 38
      • Un « événement » 39
      • 2. Construire Kanaky : le pari des Régions 43
      • Une expérience gestionnaire43
      • Retour sur les projets de « promotion mélanésienne » 43
      • Le statut Régional 46
      • L'économie mixte, l'autre terme du socialisme kanak 47
      • Préparer l'indépendance de Kanaky 50
      • Une expérience utopique53
      • Les mots de l'utopie 53
      • Les institutions de la Kanaky utopique 59
      • Le GIE Kèrèduru : un projet pour Kanaky61
      • L'élan local 61
      • Les activités du GIE Kèrèduru 64
      • Deuxième partie
      • Génération Kanaky
      • 3. Génération globale, génération locale 73
      • Génération Kanaky73
      • Une génération de masse de forte amplitude 73
      • Une génération incarnée dans les Régions 76
      • Éloi Machoro, symbole de la génération nationaliste 76
      • Le groupe de jeunesse de la grande chefferie Kèrèduru79
      • Limites temporelles du collectif générationnel 79
      • Une section de base Palika, noyau du groupe concret de jeunesse 81
      • Le Palika champion de la génération ?86
      • Les projets économiques régionaux en compétition 86
      • Le Palika comme symbole de la détermination indépendantiste 87
      • Une remise en cause de l'UC et ses liens avec les Missions 90
      • 4. Des militants au pouvoir 95
      • Une jeunesse qui prend le pouvoir95
      • Investir les conseils des anciens 95
      • Une génération évincée 98
      • Des militants pour une génération indépendantiste100
      • Le bénéfice symbolique de l'engagement 100
      • L'entrepreneur tribal au service de Kanaky ? 103
      • Le militantisme des leaders de la section de base à Kèrèduru 105
      • Devenir militant115
      • Une formation scolaire dans le secondaire 115
      • Le parcours des aînés dans les écoles et associations confessionnelles 117
      • Le leader des années 1980 : entre la médiation de la Mission et la politisation directe 119
      • Haut rang et militantisme 123
      • Troisième partie
      • Des tribus socialistes kanak
      • 5. Les tribus avant la perspective nationaliste 129
      • La chefferie coloniale129
      • La tribu, le nom colonial de la chefferie issue du cantonnement 129
      • La chefferie, une organisation rituelle hiérarchisée 132
      • L'horticulture comme soutien à la démonstration de la hiérarchie 135
      • Vers une communauté de croyants138
      • L'évangélisation dans un climat compétitif 138
      • Partage d'un nouveau culte et ébranlement des croyances anciennes 140
      • Une subversion des enjeux de la chefferie 144
      • Le catéchiste comme rassembleur des croyants 147
      • Après l'indigénat, les tribus entre deux mondes148
      • Le conseil des anciens, une institution façonnée par les missionnaires 148
      • Des règlements intérieurs à Emma et à Kayu 150
      • La tribu, une communauté de citoyens particuliers 152
      • Coutume d'hier et coutume de demain : approches générationnelles 155
      • Le socialisme kanak : le nouveau nom de la coutume en tribu 158
      • 6. Produire pour Kanaky 163
      • Développer les revenus monétaires en tribu163
      • Produire plus et créer des entreprises 163
      • Des résistances aux mots d'ordre ? 165
      • La culture vivrière en tribu avant les années 1980 170
      • Limiter l'exode rural 173
      • La tribu comme cadre privilégié de la production177
      • Produire en respectant les liens coutumiers 177
      • Produire et distribuer solidairement 181
      • La tribu, collectivité de base pour Kanaky ? 183
      • La nation dans la tribu 187
      • 7. La chefferie en question 193
      • La tribu « pour tous »193
      • Une administration impersonnelle de la tribu 193
      • Des conseillers au service de tous... les citoyens claniques 196
      • Des clans égaux 197
      • Réformer en collectivisant198
      • Transformer le rapport à la terre 198
      • Argumentaire de la réforme 200
      • Aspects de la collectivisation des terres récupérées 203
      • Collectivisation du foncier d'entreprise 208
      • Collectivisation du site d'implantation de l'école 210
      • Pour une histoire publique212
      • Centraliser les récits généalogiques 212
      • Exohistoire et égalitarisme 216
      • Conclusion 219
      • Repères chronologiques 225
      • Bibliographie 227

  • Origine de la notice:
    • Electre
  • Disponible - 323.41 DEM

    Niveau 2 - Politique