Théories du droit et pluralisme juridique

Auteur(s) :

Barraud, Boris (1988-....) Découvrir l'auteur

Résumé

Réflexions sur l'acceptabilité théorique du pluralisme juridique. En examinant les nouvelles pratiques, le changement d'ère de la pensée juridique, la dévaluation juridique de l'Etat, les conceptions actuelles du pluralisme juridique, l'auteur constate sa fragilité jus-théorique et observe son évolution, qui sera l'équivalente puis supérieure à celle du monisme juridique. ©Electre 2017

Éditeur(s)
- Presses universitaires d'Aix-Marseille
Date
- 2016
Contenu
- Tome I, Les théories dogmatiques du droit et la fragilité du pluralisme juridique ;
- Tome II, La théorie syncrétique du droit et la possibilité du pluralisme juridique
Notes
- Index
Langues
- Français
Description matérielle
- 2 vol. (582, 691 p.) : ill. ; 25 cm
Collections
- Inter-normes
Titre(s) d'ensemble
- Les théories dogmatiques du droit et la fragilité du pluralisme juridique
- La théorie syncrétique du droit et la possibilité du pluralisme juridique
Sujet(s)
- Droit -- Philosophie
- Pluralisme juridique
ISBN
- 978-2-7314-1029-7 ;
- 978-2-7314-1034-1
Indice
- 340.11 Écoles, doctrines juridiques
Quatrième de couverture
- Le pluralisme juridique est généralement envisagé sous l'angle de sa réalité factuelle, sans poser au préalable la question de sa possibilité théorique. Ce livre, au contraire, interroge le pluralisme juridique compris en tant que proposition théorique et non le pluralisme juridique compris en tant que donnée empirique. Pareil objet d'étude amène à réfléchir aux liens conceptuels qui attachent le droit à l'État. Selon la définition du droit retenue, étatiste ou non-étatiste, le pluralisme juridique est possible ou impossible. S'opposent ainsi les théories du pluralisme juridique, qui voient du droit au-delà de l'État, et les théories du monisme juridique, qui réduisent le domaine du droit à celui des normes et des institutions étatiques.
  Actuellement, les théories du monisme juridique, savamment élaborées par les plus illustres penseurs modernes du droit, l'emportent sur les théories du pluralisme juridique, dont les fondations et les structures jus-théoriques se révèlent insuffisantes. Néanmoins, à l'heure du développement de la pensée postmoderne du droit, des concepts émergents tels que le « droit global », le « droit souple » ou le « droit en réseau » viennent conforter la thèse du pluralisme juridique, sans toutefois parvenir à remettre en cause le constat de sa fragilité.
  Par ailleurs, les théories étudiées dans cet ouvrage peuvent être qualifiées de « dogmatiques » en ce qu'elles cherchent à faire triompher un ou quelques critère(s) de juridicité aux dépens des propositions concurrentes. Elles contrastent avec la théorie syncrétique du droit, dont l'intention est d'associer toutes les conceptions du droit bénéficiant d'une certaine popularité au sein de la pensée juridique collective. Ce sera l'objet du second tome de Théories du droit et pluralisme juridique que de présenter cette théorie syncrétique et d'expliquer comment elle contribue à renforcer la possibilité conceptuelle du pluralisme juridique.
Tables des matières
- - Théories du droit et pluralisme juridique
  - Boris Barraud
  - Presses Universitaires d'Aix-Marseille
  - Avant-propos7
  - Introduction13
  - 1. Introduction générale13
  - 2. La théorie du droit17
  - 3. La notion de pluralisme entre fait et valeur22
  - 4. De multiples pluralismes en droit27
  - 5. S'intéresser au pluralisme juridique, une façon de s'attacher au problème de la définition du droit, donc à la théorie du droit29
  - 6. Le besoin de distinguer le sens de « norme » et le sens de « norme juridique »36
  - 7. Le pluralisme des pluralismes juridiques43
  - 8. Le pluralisme juridique défini comme situation dans laquelle coexistent effectivement, à l'échelle d'une branche du droit et d'un espace étatique, des sources étatiques et des sources privées de règles de droit45
  - 9. La modernité de la pensée du droit, temps du monisme juridique ; la postmodernité de la pensée du droit, temps du pluralisme juridique ? 53
  - Première partie
    Le succès des théories étatistes du droit ou l'affaiblissement moderne du pluralisme juridique
  - 10. La nécessité de comprendre les théories du monisme juridique avant d'envisager la possibilité de théories du pluralisme juridique61
  - 11. La définition du monisme juridique : le monopole étatique de la production du droit, de l'application du droit et de la qualification de « droit »70
  - 12. Le caractère dogmatique du monisme juridique77
  - Chapitre 1 - La domination de la définition normativiste du droit89
  - 13. Le normativisme, un positivisme juridique89
  - 14. Le normativisme ou la réduction des phénomènes juridiques aux seules normes juridiques103
  - Section 1 - La définition du droit comme ordre étatique de contrainte109
  - 15. L'unité ontologique de l'État et du droit, paroxysme du monisme juridique109
  - 16. De la définition du droit comme ordre de contrainte à la définition du droit comme État114
  - I. La notion-cadre d'ordre juridique119
  - 17. L'ordre juridique : une structure hyperperfectionnée de normes matérielles et procédurales119
  - 18. Le caractère hiérarchisé de l'ordre juridique ou le droit étatique à l'image d'une pyramide126
  - II. L'exclusion de tout ordre juridique extra-étatique134
  - 19. L'ordre juridique étatique et inter-étatique, seul ordre juridique envisageable134
  - Section 2 - La validité étatique comme condition unique de juridicité140
  - I. La notion-cadre de validité140
  - 20. La validité juridique d'une norme : son appartenance à un ordre juridique140
  - II. L'exclusion de tout autre critère de juridicité145
  - 21. La forme comme unique source de force juridique145
  - 22. L'indifférence à la valeur ou au caractère moral de la règle149
  - 23. La séparation de la juridicité et de l'effectivité153
  - Chapitre 2 - La confrontation avec les définitions réalistes et jusnaturalistes du droit161
  - 24. Le normativisme, une théorie à grande force doctrinale néanmoins critiquée et concurrencée161
  - Section 1 - Les réalismes, des théories chaudes confortant l'étatisme juridique166
  - 25. Le sens du réalisme en théorie du droit166
  - 26. Les réalismes, d'autres théories étatistes du droit soutenant le monisme juridique173
  - I. Le réalisme scandinave, un réalisme pragmatique178
  - 27. L'étatisme juridique réaliste des théoriciens du droit scandinaves178
  - II. Le réalisme américain, un réalisme excessif193
  - 28. L'étatisme juridique réaliste des théoriciens du droit américains193
  - 29. Le réalisme jusnaturaliste, une dernière forme de théorie du monisme juridique206
  - Section 2 - Les jusnaturalismes, des théories froides contestant l'étatisme juridique212
  - 30. Les jusnaturalismes : des théories du pluralisme juridique sur le déclin, confortant de ce fait le monisme juridique212
  - I. Le caractère parallèle des droits naturels221
  - 31. La multiplicité des droits naturels221
  - 32. La loi naturelle, source de pluralisme juridique225
  - 33. La loi divine, source tarie de pluralisme juridique232
  - II. Le caractère passé des droits naturels238
  - 34. Les jusnaturalismes : des théories ayant longtemps revêtu la plus grande force doctrinale mais désormais débordées par le succès des positivismes238
  - 35. Les raisons du déclin des jusnaturalismes244
  - Conclusion255
  - 36. La problématique du lien entre monisme juridique et positivisme juridique255
  - 37. De la modernité à la postmodernité de la pensée juridique, du monisme au pluralisme juridique ?258
  - Seconde partie
    Le progrès des théories non étatistes du droit ou l'affermissement postmoderne du pluralisme juridique
  - 38. Le pluralisme juridique, une pensée fragilisée par sa division267
  - Chapitre 1 - L'inconsistance originaire du pluralisme juridique269
  - 39. Des pluralismes normatifs dits « juridiques »269
  - Section 1 - Les carences épistémiques des pluralismes « juridiques » primaires272
  - 40. Les insuffisances théoriques des conceptions primaires du pluralisme « juridique »272
  - I. Le développement extra-juridique du pluralisme « juridique »275
  - 41. Le pluralisme « juridique » sans les juristes275
  - 42. La sociologie du droit278
  - 43. Le pluralisme « juridique » selon la sociologie du droit284
  - 44. L'anthropologie du droit297
  - 45. Le pluralisme « juridique » selon l'anthropologie du droit300
  - II. La confusion entre pluralisme juridique et pluralisme normatif309
  - 46. L'inconséquence jus-théorique du pluralisme dit « juridique » des sociologues et anthropologues du « droit » aux yeux des juristes309
  - 47. Différentes classes de normes, parmi lesquelles les normes sociales314
  - 48. Différentes classes de normes sociales, parmi lesquelles les normes juridiques318
  - 49. La possible coexistence du pluralisme normatif et du monisme juridique et l'impossibilité de qualifier le pluralisme normatif de « pluralisme juridique »331
  - 50. Juridicité et normativité ou point de vue de l'émetteur et point de vue du récepteur de la norme336
  - 51. La distinction scientifique de la juridicité et de la normativité et la confusion ascientifique de la juridicité et de la normativité341
  - 52. L'assimilation de la juridicité à la normativité par les sociologues et anthropologues du « droit », source du pluralisme « juridique » et de son discrédit346
  - 53. La nécessité, pour les juristes, de ne pas désigner la juridicité par « normativité », le juridique par « normatif » et la norme juridique par « norme »356
  - Section 2 - La délicate conceptualisation du pluralisme juridique par les juristes366
  - 54. Les premiers pluralismes juridiques des juristes et leur faible audience366
  - I. La définition du pluralisme juridique373
  - 55. La conception du pluralisme juridique comme cohabitation de plusieurs ordres juridiques dans un même espace étatique373
  - 56. La notion de « relevance » et son importance discutable pour la théorie du pluralisme juridique390
  - 57. La conception du pluralisme juridique comme pluralisme des sources de règles de droit394
  - 58. Le pluralisme juridique compris comme coexistence effective, à l'échelle d'une branche du droit et d'un espace étatique, de sources privées et de sources étatiques de normes juridiques399
  - II. La définition du pluralisme juridique radical401
  - 59. Le pluralisme juridique radical ou l'autre panjuridisme des juristes401
  - 60. Le pluralisme juridique radical : un courant plus idéologique que théorique409
  - Chapitre 2 - La consolidation contemporaine du pluralisme juridique417
  - 61. La grande force doctrinale du monisme juridique : un phénomène récent et peut-être temporaire417
  - 62. Le renforcement croissant et nécessaire de la force doctrinale du pluralisme juridique423
  - Section 1 - In concreto, la conséquence de la globalisation de la pratique du droit430
  - 63. La mondialisation du droit, conséquence inévitable de la mondialisation économique, sociale et culturelle430
  - I. Le lien entre droit et État brisé444
  - 64. Une inadéquation patente entre des droits étatiques et des activités transétatiques444
  - 65. La reconnaissance de l'existence de sources de droit non-étatiques452
  - 66. La reconnaissance de l'existence de sources de droit privées457
  - II. La notion de droit global précisée468
  - 67. Le droit global à l'origine d'une crise de paradigmes468
  - 68. Le droit global à l'origine d'une pensée juridique désetatisée474
  - 69. la définition du droit global et son intimité problématique avec le pluralisme juridique480
  - Section 2 - In abstracto, la contribution de la postmodernité de la pensée du droit499
  - 70. La marche vers une ère postmoderne de la pensée juridique499
  - I. La théorie du droit en réseau514
  - 71. La théorie du droit en réseau, une théorie postmoderne du pluralisme juridique514
  - 72. L'influence du développement des conceptions systémiques du droit sur le pluralisme juridique524
  - II. Les autres concepts naissants529
  - 73. La plurijuridicité, le multijuridisme et la polycentricité, ou le pluralisme juridique dénommé autrement529
  - 74. L'internormativité : un concept faussement lié au pluralisme juridique535
  - 75. Le droit souple : un droit fondamentalement pluriel539
  - 76. La gouvernance : un concept polysémique et incommode mais signe de pluralisme juridique544
  - 77. La régulation : un concept attaché au pluralisme juridique uniquement dans son pan postmoderne551
  - 78. La complexité juridique : un paradigme postmoderne inséparable du pluralisme juridique556
  - Conclusion563
  - 79. Vers une force doctrinale du pluralisme juridique bientôt équivalente puis supérieure à celle du monisme juridique ?563
  - Index thématique573
  - Table des matières577
Origine de la notice:
- FR-751131015