Enseigner le droit public à Paris sous la Troisième République
Guillaume Richard
Dalloz
Sommaire
V
Remerciements
VII
Préface
IX
Introduction
1
Première partie
Implanter le droit public à Paris
Chapitre I. La Faculté de droit de Paris, laboratoire des réformes
ou pôle conservateur du champ académique parisien ?29
Section A. Les relations entre la Faculté de Paris et son autorité de tutelle :
de la Faculté-test à l'effacement de la singularité parisienne30
§ 1. Une autonomie facultaire croissante mais limitée31
§ 2. La création privilégiée de nouveaux cours dans la Faculté parisienne42
A. La présence précoce mais limitée des enseignements de droit public
à Paris au XIXe siècle44
B. Paris, faculté-test du ministère (1860-1880)48
Section B. Les professeurs parisiens et l'enseignement du droit public :
un corps professoral parisien réticent face aux réformes
dans les années 1870 ?51
§ 1. L'opposition ancienne de la Faculté de droit aux projets d'école
d'administration52
§ 2. La création d'enseignements de droit public en discussion
à l'assemblée de la Faculté (1872-1875)58
§ 3. Les réactions fermes au projet d'École d'administration (1878)67
§ 4. Bilan : l'ouverture relative de la Faculté de Paris dans les années 187072
Section C. La situation concurrentielle de la Faculté de droit de Paris :
facteur explicatif complexe de l'attitude des professeurs
à l'égard du droit public77
§ 1. La référence à l'Allemagne, entre modèle et fantasme
de concurrence, un facteur d'évolution ?78
§ 2. Les relations de la Faculté avec le champ privé du savoir juridique :
concurrence ou domination ?81
A. Les ambitions contrariées de l'Institut catholique de Paris82
B. La multiplication des préparations privées autour de la Faculté
de droit99
C. L'édition juridique française, un champ organisé autour
de la Faculté de droit de Paris106
§ 3. La concurrence sur le terrain scientifique et pédagogique :
du modèle des académies à l'École libre des sciences politiques108
A. Le déclin des académies : vers la monopolisation du discours
juridique par les Facultés108
B. L'École libre des sciences politiques : entre stratégie antagoniste
et recherche de soutien auprès de la Faculté112
Bilan. La première faculté de France au rayonnement national
et international129
Chapitre II. Le rôle de premier plan de la Faculté de droit de Paris
dans la réforme des diplômes juridiques nationaux133
Section A. La conquête d'une place pour le droit public en licence137
§ 1. La mise en place du décret du 24 juillet 1889 : du projet pour Paris
à la réforme nationale139
§ 2. Formation des administrateurs et rénovation scientifique
de la Faculté : le sens ambigu d'une réforme149
§ 3. Le maintien ultérieur d'une «matrice» stable de la licence
en droit (1895, 1905, 1922)159
A. Les enjeux de la réforme de 1895 : le renforcement du prestige
de la licence en droit159
B. L'échec des tentatives pour dépasser la «matrice» civiliste
de la licence en droit162
Section B. Vers la spécialisation des diplômes juridiques :
le sectionnement du doctorat en 1895 et en 1925169
§ 1. L'évolution du doctorat au XIXe siècle : le développement progressif
de la thèse169
§ 2. La spécialisation scientifique du doctorat : la réforme de 1895175
§ 3. Les débats autour de la création d'un doctorat de sciences
économiques : première manifestation des logiques disciplinaires
au sein de la Faculté181
§ 4. Bilan : la différenciation du doctorat et de la licence183
Section C. La fonction de l'enseignement du droit public à Paris :
formation professionnelle ou scientifique ?186
§ 1. La transmission de la culture juridique, entre enseignement
scientifique et professionnel188
A. La fonction scientifique de l'enseignement : filtre ambigu
pour les savoirs de la Faculté189
B. La formation aux professions judiciaires : permanence d'une figure
étudiante dans le discours professoral201
§ 2. La place limitée de la formation pratique dans les facultés de droit209
A. L'absence de formation pratique aux professions juridiques au sein
de la Faculté210
B. Une exception limitée et ambiguë au refus d'une formation
professionnelle : le développement de la capacité en droit
et son cantonnement213
C. Une exception à l'enseignement scientifique du droit public :
le certificat d'études administratives créé en 1908217
§ 3. Le bon administrateur comme bon juriste ? Élargissement
de la fonction de la Faculté de droit et conception de l'administration220
A. La place limitée du droit dans les projets d'école d'administration221
B. La place prépondérante du droit dans les concours administratifs226
C. L'insuffisance du droit pour former les administrateurs ? Un débat
continu231
Section D. L'organisation inachevée des enseignements de droit public
à Paris : clôture relative et dispersion234
Chapitre III. La constitution d'un corps de spécialistes parisiens
du droit public243
Section A. La délimitation du droit public et la maîtrise de l'accès au corps
des publicistes246
§ 1. La délimitation négative du droit public et la place problématique
de l'économie politique : une commune opposition au droit civil248
§ 2. La délimitation positive, résultat du sectionnement de l'agrégation
et des nouvelles exigences scientifiques257
§ 3. Spécialisation du savoir juridique et autonomie corporative278
Section B. L'introuvable droit public général287
§ 1. L'absence de cours généraux d'introduction dans les facultés de droit288
§ 2. L'inscription du cours de droit public général dans un programme
scientifique d'envergure292
§ 3. La banalisation du cours de droit public général297
Section C. La spécialisation des publicistes par l'enseignement305
§ 1. Spécialisation et division des domaines d'enseignement :
les générations de publicistes307
A. Première période (jusqu'aux années 1870) : des individualités,
sans groupe de spécialistes.309
B. Deuxième période : l'homogénéisation du recrutement au service
de la naissance du droit public dans les Facultés (fin des années
1870-début des années 1910).312
C. Troisième période : l'âge des spécialistes (à partir de 1907)323
§ 2. Spécialisation et développement scientifique des facultés :
l'exemple de la direction de thèses330
A. La thèse professorale, critère de l'aptitude scientifique du futur
professeur330
B. La présidence de thèse, nouvelle fonction scientifique
du professeur334
Section D. Les spécialistes du droit public et la culture juridique
professorale : tradition ou renouvellement ?345
§ 1. La culture juridique professorale au XIXe siècle351
A. Les éléments principaux de la culture juridique : vers
la construction d'une identité professorale ?351
B. Un savoir juridique marqué par les humanités classiques357
§ 2. L'affaiblissement de la culture juridique classique et le déclin
des humanités360
§ 3. Création et dissociation des cultures juridiques publicistes369
A. Le «type Mestre» : la possibilité d'une intégration du droit public
dans la culture juridique traditionnelle à dominante civiliste370
B. Le «type Jèze» : la construction d'un antagonisme poussé entre
culture publiciste et culture civiliste378
C. Une culture commune à tous les publicistes ?387
Conclusion de la première partie390
Seconde partie
Façonner le droit public de Paris ?
Chapitre I. Inscrire le droit public dans les formes de l'enseignement
juridique397
Section A. La disparition de la contrainte étatique sur les contenus
et l'autonomie des programmes399
§ 1. Encadrement napoléonien des programmes et contournements
(jusqu'aux années 1880)400
§ 2. Vers l'autonomie des programmes (fin du XIXe siècle)408
§ 3. Le professeur face à sa hiérarchie : entre agent de l'administration
et homme de science412
Section B. La didactique du droit public, expression des conceptions
juridiques419
§ 1. Le droit, un ensemble de règles positives420
§ 2. Un rapport différencié au temps et à l'actualité selon les matières :
le droit, un ensemble évolutif428
A. L'influence de l'école historique du droit et de l'ELSP429
B. La prise en compte de l'histoire dans la présentation du droit public433
C. Le divorce du droit public et de l'histoire du droit437
D. Le droit public, un contenu évolutif à actualiser en permanence439
§ 3. Un rapport différencié à l'espace et à l'étranger : le droit,
phénomène national et occidental441
§ 4. Enseigner l'Empire : le droit colonial, angle mort ou révélateur
du droit public ? Le refus ambigu de l'absolu juridique458
Chapitre II. Juridiciser le droit public ?473
Section A. Entre rattachement au passé et création : la différenciation
des formes du droit public475
§ 1. L'oubli de la forme pour saisir la vérité du droit ?
Vers le dépassement du modèle romain476
A. Fonder la juridicité du droit public : souvenir et oubli de Rome477
B. Fonder la nouveauté du droit public : création ex nihilo
ou reconstruction mémorielle ?483
§ 2. La diversification des matières publicistes, effet de classifications
juridiques spécifiques490
A. La classification du droit international public : vers le rattachement
aux catégories juridiques du droit public492
B. La classification du droit administratif : vers la lente réduction
du champ scientifique502
C. La classification du droit constitutionnel : entre présentation
des institutions françaises et réflexion théorique sur les principes514
D. La classification de la législation financière : autonomie
disciplinaire et anti-formalisme522
§ 3. Bilan. Plans de cours et création disciplinaire530
Section B. Des savoirs anciens de la Faculté de droit en voie
de juridicisation : le droit administratif et le droit
international public538
§ 1. De la comparaison des systèmes administratifs à la nationalisation
de la théorie du droit administratif539
A. Type Ducrocq : la formation des administrateurs539
B. Type Laferrière : la formation du juriste et le contentieux au coeur
du droit administratif546
C. Type Jèze : le droit administratif comme construction théorique561
D. Le lent renouvellement du droit administratif traduisant
sa juridicisation570
§ 2. Le droit international public, de l'encadrement des relations entre
États à l'espoir d'une organisation mondiale576
A. Type Renault : la figure du jurisconsulte administrateur576
B. Type Le Fur : l'internationaliste jusnaturaliste voyant dans le droit
international le développement moral de l'humanité586
C. Positionnement académique incertain et dépendance à l'actualité
politique : des faiblesses pour structurer la matière600
Section C. Des savoirs hétérogènes au sein du droit public : le droit
constitutionnel et les finances publiques610
§ 1. Le droit constitutionnel, territoire isolé du comparatisme :
vers la fin de la singularité française610
A. Type Chavegrin : le constitutionnaliste comme compilateur
des formes constitutionnelles612
B. Type Gidel : le constitutionnaliste comme théoricien des formes
constitutionnelles623
C. L'éclatement de la science constitutionnelle ?635
§ 2. Les finances de l'État, entre savoir des juristes et science
des économistes639
A. La création du cours par Alglave : un laboratoire des sciences
politiques, entre droit et économie641
B. La dichotomie croissante du cours : droit fiscal et analyse
des politiques financières650
Section D. Parler au nom du droit public : conquête des territoires
disciplinaires et prééminence paradoxale du droit administratif655
§ 1. Le droit administratif, point d'entrée dans le droit public659
§ 2. Déclin et regain du droit constitutionnel : la juridicisation
imparfaite comme facteur de marginalisation ?664
§ 3. Des matières-frontière entre droit public et droit privé
au positionnement délicat681
Chapitre III. Promouvoir le droit public691
Section A. Le droit public, droit du consensus social ?692
§ 1. L'engouement étudiant pour le droit public693
A. La proportion importante d'étudiants se spécialisant
dans les sciences politiques693
B. Un succès ambigu pour les professeurs698
§ 2. La fonction pacificatrice de l'enseignement du droit public :
une culture juridico-politique de modération ?699
Section B. Le droit public, expression de valeurs sociales nouvelles :
la mobilisation des publicistes pour la réparation des dommages
de guerre714
Introduction. Propagande par l'enseignement et élaboration
de la législation de reconstruction : la mobilisation des publicistes
parisiens contre l'Allemagne715
§ 1. Réparations et point de vue international : une question financière
et non juridique729
§ 2. Le parachèvement de la Révolution : soumettre l'État au droit733
A. Droit et non secours : fonder l'obligation juridique de l'État733
B. Le refus de l'analogie avec le droit privé : rhétorique de la solidarité
et fondement du nouveau droit736
§ 3. La nature particulière du droit à réparation : droit social ou simple
droit individuel ?745
§ 4. L'enjeu d'une expertise juridico-économique : la reconstruction
du pays761
Bilan. Reconstitution des sciences politiques et cristallisation
des antagonismes par rapport au politique766
Section C. L'influence limitée des publicistes parisiens : un problème mal
posé ? L'exemple du droit administratif dans l'entre-deux-guerres770
§ 1. Le service public à la Faculté de droit de Paris : formalisation
limitée et aspects économiques de l'intervention administrative772
A. La théorie du service public dans l'enseignement : entre droit public
et droit privé, l'exemple de Louis Rolland773
B. L'insertion des thèses sur le service public dans les constructions
doctrinales publicistes782
§ 2. Les matières administratives : entre tradition du droit administratif
et prise en compte de l'activité économique de l'administration786
A. La réactivation des matières administratives : formation
professionnelle et dimension économique du droit administratif786
B. Corporatisme et nationalisations : le basculement de l'intervention
économique de l'État794
§ 3. Ruptures et continuités : un savoir juridique non cumulatif804
A. Le constat rétrospectif de la faible influence : un biais de jugement ?805
B. Les disciplines juridiques : des sciences humaines sans processus
cumulatif ?818
Conclusion générale
825
Annexes
833
Annexe A. Les titulaires des enseignements de droit public à Paris
de 1870 à 1940835
Droit constitutionnel850
Droit administratif851
Droit international public853
Droit public854
Matières économiques854
Annexe B. Le développement des thèses de droit public à Paris857
Annexe C. Les équipes dans la leçon libre d'agrégation : les mutations
de «l'esprit du concours» (années 1930-1940)869
Annexe D. Thèmes des cours d'histoire du droit public (doctorat
politique) par professeur (1895-1937)871
Annexe E. L'effacement du modèle romain dans l'enseignement
du droit romain et du droit civil (fin du XIXe-début du XXe siècles)875
Annexe F. Les biens somptuaires dans la discussion sur les dommages
de guerre879
Sources et bibliographie
881
A. Abréviations881
B. Documents d'archives881
I. - Archives nationales881
Dossiers AJ 16 (Rectorat de Paris)882
Dossiers F 17 (Ministère de l'Instruction publique)883
Dossiers individuels des professeurs884
II. - Archives de la ville de Paris886
III. - Archives de l'École libre des sciences politiques (Centre d'histoire
de Sciences Po)887
IV. - Archives de la Faculté de droit de l'Institut catholique de Paris887
C. Documents concernant le contenu des cours888
§ 1. Panorama des sources et remarques méthodologiques888
§ 2. Les «Cours de droit»889
D. Bibliographie891
Index nominum
933
Index rerum
939