De quelques obligations accessoires au contrat de travail
Gérard-Henri Diotallevi
LGDJ lextenso éditions
Préface
V
Principales abréviations
IX
Introduction
1
Première partie
La caractérisation de l'obligation accessoire
Titre I : Identification de l'obligation accessoire en dehors
de la volonté des parties
19
Chapitre 1. L'obligation accessoire décelée par l'interprétation
21
Section 1. La règle accessoire se déduit-elle de l'interprétation ?22
§ 1. Évincement de l'intention commune des parties au profit
de la recherche du sens et de l'utile
24
A. L'obligation accessoire concourant à une recherche de l'utile26
B. La recherche d'un sens dans les articles 1158, 1159 et 1161
du Code civil préfigure-t-elle celle de l'obligation complétive ?30
§ 2. Le mécanisme complétif : une interprétation fonctionnelle
ou à raison de la nature du contrat ?
39
A. Une interprétation conduite par la fonction de protection
caractériserait l'obligation complétive39
B. Les suites, une interprétation en considération
de la nature catégorielle du contrat41
Section II. L'article 1135 du code civil ne vise pas le sens
mais la construction d'une règle adjointe au contrat43
§ 1. L'indifférence des volontés évincées dans la mécanique
de l'article 1135 du Code civil
43
§ 2. Arithmétique de l'obligation adjointe
46
A. Le juge opère par addition de droits46
B. La partie forte au contrat dessine souvent
une contractualisation par soustraction des droits
de l'autre cocontractant47
Conclusion du chapitre 1
53
Chapitre 2. L'obligation accessoire décelée par la transformation
de l'existant
55
Section I. La requalification55
§ 1. L'obligation accessoire : une catégorie juridique nouvelle par l'effet
de la requalification ?
56
A. Le processus qualifiant et l'obligation accessoire éclairés
des terminologies économiques ou sociales58
B. La requalification modélise-t-elle l'obligation accessoire ?60
§ 2. Le recours à des standards, matrice éventuelle de l'obligation
accessoire
61
Section II. Obligation accessoire et présomptions63
§ 1. La quête de la volonté présumée des parties
64
A. Contresens ou logique de l'induction tacite64
B. Le silence dénué d'effectivité68
§ 2. L'avènement d'obligations complétives et les présomptions
d'origine légale
69
A. Les obligations complétives naissent-elles
des présomptions légales ?70
1. Le jeu des présomptions légales irréfragables70
2. De l'ordre public absolu à l'ordre public relatif, une logique
protectrice identique à celle de l'article 1135 du Code civil72
B. L'étendue des pouvoirs du juge face aux présomptions73
1. Une obligation complétive modulée : les droits
du gréviste malade73
2. Les pouvoirs complétifs du juge
devant une présomption légale74
a) Un complément définitoire : accident du travail -
accident de trajet
75
b) Dans le contrat à durée déterminée
77
Conclusion du chapitre 2
81
Conclusion du titre I
83
Titre II : La singularité de l'obligation accessoire
87
Chapitre 1. Singularité d'une obligation contractuelle indépendante
de la volonté déclarée des parties
89
Section I. La volonté interne, source apparemment correctrice
de la volonté exprimée90
§ 1. Appuyée sur le consentement, la recherche de la volonté interne
autoriserait le juge travailliste à extraire les intentions non exprimées
91
§ 2. Bien que postulant à devenir une vérité judiciaire, la volonté
interne ne mène pas à l'obligation accessoire
95
Section II. La règle exprimée induit l'obligation accessoire99
§ 1. L'écrit ou la mise en oeuvre d'une volonté exprimant l'obligation
principale
100
A. La force de l'écrit qui exprime100
B. La mise en oeuvre, équivalence de l'exprimé107
§ 2. La nature de l'obligation : le creuset des obligations accessoires
111
A. D'abord justificative d'une fonction, la nature
de l'obligation exprimée expose la règle travailliste
aux influences complétives114
B. La nature s'entend aussi des caractéristiques de l'obligation116
Conclusion du chapitre 1
119
Chapitre 2. La singularité de l'obligation accessoire s'induit
des disproportions du lien relationnel
121
Section I. Un lien contractuel sous dépendance économique121
§ 1. La dépendance économique du salarié implique-t-elle
un consentement altéré ?
122
A. Une première approche inspirée des réalités économiques
du siècle dernier123
B. Regards sur d'autres droits126
1. La dépendance économique ne concerne
pas que le salariat126
2. La dépendance et le droit économique127
a) En droit de la consommation comparé
127
b) En droit de la concurrence
131
C. Au sens de l'article 1135 du Code civil,
«la nature de l'obligation» principale se nourrit
de l'abus de dépendance économique133
§ 2. D'un abus dans l'équilibre des rapports de force à plus
de proportionnalité
137
Section II. Un lien relationnel menant a une exigence implicite
de proportionnalité140
§ 1. La proportionnalité : un principe normatif susceptible
d'être qualifiée de «suite» au contrat de travail ?
142
A. Le principe de proportionnalité s'induit
de règles analogues qui lui préexistent ?143
1. L'exigence de proportionnalité induite
de la jurisprudence de la Cour Européenne
des Droits de l'Homme143
2. Par sa normativité directe, l'article L1121-1
du Code du travail effacerait le caractère complétif
de la proportionnalité144
B. Pas encore un principe-norme, mais une exigence
de proportionnalité irrigue le contrat de travail147
§ 2. La proportionnalité : un mode de pensée
qui essaime des exigences induites dans le contrat ?
149
A. Le principe-idée soutient une variété doctrinale de concepts149
B. Le principe-idée de proportionnalité s'est construit
en vue de l'éradication de l'excès152
C. Le principe de proportionnalité contractuelle
n'est pas une obligation accessoire, mais un support
contributif à son avènement159
1. Pour arriver dans le contrat, le principe
de proportionnalité utilise des vecteurs différents
de ceux de l'obligation accessoire160
a) Des points de départ et d'arrivée différents
160
b) Son mode de transport vers la relation contractuelle
le distingue de celui emprunté par l'obligation accessoire
161
2. Le principe de proportionnalité, un outil indispensable
à l'oeuvre du juge162
a) Sa transversalité
162
b) Sa verticalité
163
c) Son autorité
165
Conclusion du chapitre 2
167
Conclusion du titre II
171
Conclusion de la première partie
173
Deuxième partie
L'avènement de l'obligation accessoire
Titre I : La survenue des obligations accessoires
dans le contrat de travail
177
Chapitre 1. Atavisme de l'obligation accessoire
179
Section I. L'article 1135 du code civil : un géniteur discret179
§ 1. De l'utilisation parcimonieuse au «non-dit d'évidence»
179
A. Un visa rarement retenu180
B. Recours implicite à la mécanique de l'article 1135183
1. Une influence significative mais non ostentatoire184
2. La logique de l'article 1135 innerve des arrêts
de la Chambre sociale185
a) Des occasions manquées
186
b) De l'usage et d'autres «suites», sans l'article 1135
du Code civil
187
3. La Cour de cassation fait-elle fi de ses obligations
processuelles ?188
a) Les obligations complétives sans le visa
de l'article 1135 du Code civil ne seraient-elles
que des principes déclinés aux faits ?
190
b) Cette obligation sans source de droit directement
identifiable pouvait supporter un surplus de motivation
194
§ 2. L'influence de l'article 1135 du Code civil hors des frontières
202
A. Les systèmes juridiques nourris du Code civil français204
1. L'importation de l'article 1135 du Code civil204
a) Belgique : Modernité et hétérogénéité
205
b) Les obligations accessoires au Québec
208
c) Luxembourg : Réplique de la disposition
et anticipation de son esprit
211
2. Le Code civil français : une source d'inspiration
pour l'obligation accessoire212
a) Les pays d'origine latine
212
b) Les systèmes juridiques non latins
214
B. La place de l'article 1135 dans les pays exempts
de l'influence du Code civil français215
1. Les systèmes juridiques continentaux215
a) L'obligation faussement complétive en droit suisse
215
b) L'interprétation complétive d'outre-Rhin
216
c) En Hollande, la raison s'invite
218
d) Reproduction de l'article pour d'ex «pays frères»
218
2. La spécificité de la common law219
Section II. Les anciens et les modernes223
§ 1. La dissociation tripartite de la notion d'obligation
224
A. Les essentialia : le coeur du contrat226
1. Les essentialia forment le lit d'une volonté modélisée226
2. Le constat des essentialia, une prérogative
seule dévolue au juge qui lui ouvre la voie
des obligations accessoires230
B. Les naturalia : des obligations inexprimées au soutien
des obligations essentielles modélisées233
§ 2. Le raisonnable : Un mode de raisonnement ou une construction
juridique complétive ?
236
A. L'exigence d'un caractère raisonnable par la Common Law236
B. Le raisonnable : Une inspiration pour certaines
obligations complétives238
Conclusion du chapitre 1
245
Chapitre 2. Modalités d'arrivée d'un droit accessoire au contrat
247
Section I. La loi, l'équité, l'usage : Des effets complétifs par analogie249
§ 1. La loi
250
A. La loi supplétive252
1. La loi supplétive, point d'appui inopérant
de l'obligation accessoire253
2. L'intervention du juge dans le contrat s'inspire
du mécanisme supplétif255
B. La loi impérative256
1. La mise en mouvement de l'article 1135
du Code civil à partir du principe de faveur
et par analogie à la loi impérative257
2. La règle accessoire ne naît pas du vide
mais de l'analogue prélevé dans l'ordre public social259
§ 2. L'équité
265
A. L'équité n'est pas une source de droit mais une incitation
faite au juge266
B. La nature du contrat convoque l'équité au délibéré du juge269
§ 3. L'usage
272
A. Les normes coutumières274
B. Les usages d'entreprise280
a) La présence de la volonté paraît exclure l'usage
d'entreprise des obligations accessoires
281
b) C'est la volonté du juge qui contredit
celle de l'employeur
283
c) Une obligation accessoire sui generis et imparfaite
285
1. Une obligation accessoire relevant d'un genre propre285
2. Une obligation accessoire imparfaite286
Section II. Du forçage de la convention exprimée a l'adaptabilité
d'un droit issu du langage courant286
§ 1. L'entrée en force dans le contrat
287
A. Les mauvaises justifications du forçage288
1. L'entrée de l'obligation accessoire dans le contrat
méconnaîtrait la volonté d'un des cocontractants288
2. Le forçage : une stipulation pour autrui tacite ?291
B. Dans une relation congruente entre l'obligation exprimée
et celle accessoire, le forçage, relève d'un effet d'annonce
plus que d'un effet juridique indésirable292
1. Congruence : Indispensabilité du lien unissant
l'obligation principale de l'obligation accessoire293
2. Le type du contrat autorise des rattachements
complétifs congruents, excluant tout forçage
de l'obligation principale294
§ 2. Le juge, nouveau prêteur d'un droit congruent s'inspirant
du langage courant
296
A. Une formulation inspirée du langage courant
qui s'adapte aux faits saisis par ce droit virtuel297
1. La dénomination de l'obligation complétive s'inspire
du langage courant297
2. Obligations accessoires, définitions essentielles
ou fonctionnelles299
B. Bien que née du langage courant, la règle adjointe
au contrat n'en perd pas pour autant sa force normative
et le juge sa légitimité301
1. Pouvoir normatif de la règle complétive302
2. Légitimité à introduire du droit virtuel dans le contrat302
Conclusions du chapitre 2
305
Conclusion du titre I
309
Titre II : Des obligations accessoires correctrices
du contrat de travail
311
Prologue au titre II. Le solidarisme contractuel : Une norme d'équité
sans lettres de créance du législateur
315
Chapitre 1. Les obligations accessoires correctrices des proportions
323
Section I. L'égalité acceptable entre les salaires par identité
des fonctions : principe ou obligation accessoire ?324
§ 1. «À travail égal, salaire égal», ne serait pas strictement
un principe
324
A. Un principe de nouveauté ?325
a) L'adage «À travail égal.» est une norme
325
b) La normativité du principe «À travail égal...»,
déduite de son caractère originel ?
327
B. La règle perd son caractère de principe autonome
en considération de ses sources analogiques329
a) Son rattachement à l'égalité constitutionnelle
ne relève que d'une construction intellectuelle
329
b) Il n'était pas nécessaire d'invoquer la norme suprême
pour asseoir son impérativité
330
§ 2. Derrière le principe «À travail égal, salaire égal» une obligation
accessoire au contrat ?
330
A. Des normes supérieures analogiques mais inadaptées331
a) Des normes rattachées par analogie
331
Alpha) Une analogie avec des principes constitutionnels
d'égalité ?331
Bêta) Avec la règle de l'égalité de salaire entre l'homme et
la femme ?332
Delta) Avec la prohibition de discrimination par le salaire332
b) Des normes souvent inadaptées
333
Alpha) Les principes constitutionnels d'égalité se situent
sur un autre plan333
Bêta) La règle de l'égalité de salaire entre l'homme
et la femme inclinerait faussement à penser
que cette analogie est trouvée334
B. L'obligation complétive introduite par le juge ne doit
souffrir d'aucun affaiblissement335
a) L'application du principe subit des entorses légales
336
b) L'application judiciaire restrictive du principe
336
C. À la différence du principe «À travail égal salaire égal»,
l'obligation accessoire ne doit jamais être visée par une loi
autre que l'article 1135 du Code civil339
a) La chambre sociale a souvent imposé la règle
«À travail égal salaire égal» au visa de dispositions
du Code du travail
339
b) Le visa des articles L. 133-5-4 et L. 136-2-8 du Code
du travail est inapproprié
340
D. «L'égalité de traitement», une suite trop large
pour le contrat de travail341
a) Une norme aux allures d'obligation née des effets
de l'article 1135 du Code civil ?
341
b) Le cadre de référence n'est plus le seul contrat
de travail
341
Section II. La prise en compte des préjudices indirects344
§ 1. Stock-options : la perte d'une chance corrigée par l'obligation
accessoire
345
A. Le recours à l'article 1134 du Code civil347
B. Visas combinés des articles 1134 et 1147 du Code Civil349
C. Obligation complétive d'indemniser le préjudice indirect
quand le licenciement est sans causse réelle ni sérieuse351
§ 2. La perte éprouvée corrigée par une obligation complétive
de remboursement
352
A. Le nettoyage des vêtements de travail356
B. Les frais de justice359
C. L'occupation du domicile du salarié à des fins
professionnelles362
Conclusion du chapitre 1
365
Chapitre 2. Les obligations complétives de protection
367
Section I. Obligation accessoire de faire par extension
du champ contractuel367
§ 1. Des obligations accessoires de résultat composites construites
paradoxalement par la mise en oeuvre de moyens
368
A. La santé du salarié sécurisée par une obligation de résultat370
a) L'obligation accessoire de sécurité : une notion
complétive initialement «contractuelle»
370
b) L'obligation de sécurité de résultat : une obligation
ré-arrimée à la loi, fonctionnelle qui privilégie
l'effectivité en mobilisant les moyens pour y parvenir
376
Alpha) Aligner des moyens dictés par la loi pour prévenir
des risques prévisibles377
Bêta) L'indifférence des moyens pour l'imputation
des risques liés à l'emploi379
Gamma) La prévalence du risque potentiel sur le pouvoir
de direction et d'organisation du travail381
B. La sécurité contractuelle, un résultat obtenu au moyen
de la connaissance et du raisonnable384
a) L'obligation complétive d'information
385
Alpha) L'information garantit une protection du salarié386
Bêta) De l'obligation accessoire d'information à celle
de formation, protectrice de l'emploi396
b) Le raisonnable : un support complétif qui tend
à s'imposer
401
Alpha) Le raisonnable, une suite instrumentale de contrôle
du temps404
1. Le temps imposé par la clause du contrat
404
2. Le temps raisonnable régulateur
des comportements
405
Bêta) Le raisonnable comme contrôle de l'opportunité406
§ 2. Des obligations accessoires de moyens renforcées pour obtenir
un résultat
410
A. Le renforcement de l'obligation de moyen concourt
à inverser la charge de la preuve411
a) Une obligation qui laisse au créancier la charge
de la preuve de son absence de réalisation
411
b) Le juge et la doctrine du juge unis pour une
densification complétive de l'obligation de moyen
412
B. La jurisprudence de l'impossibilité infère l'invitation
à réviser le contrat de travail413
a) Une obligation accessoire nouvelle et autonome
413
b) Une obligation complétive qui tend à rendre possible
la révision du contrat
414
Section II. Obligation de ne pas faire et restriction du champ contractuel415
§ 1. L'amputation du contenu contractuel par la nullité
417
A. La clause de non-concurrence et l'obligation
de ne pas faire échec au droit de travailler420
1. La justification d'une clause non-concurrence :
l'intérêt légitime de l'entreprise tempéré
par la proportionnalité et son absence de dénaturation420
a) La nature de la clause de non-concurrence la soumet
au principe de proportionnalité
422
Alpha) Une nature qui concourt à la protection d'intérêts
communs422
Bêta) Une proportionnalité équitable des intérêts
en présence425
b) L'intérêt de l'entreprise n'autorise pas l'invocation
de ce qui a été exprimé en méconnaissance
de la fonction assignée à la clause
427
2. Le temps et l'espace producteurs d'obligations
complétives correctrices des disproportions429
3. L'obligation accessoire d'indemnisation de la clause
de non-concurrence431
4. La nullité frappe les clauses de non-concurrence
qui méconnaissent les suites les concernant434
B. Temps, indemnité et contraintes hors de proportion exposent
à l'expulsion ce qui a été déraisonnablement exprimé437
1. La proscription de la période d'essai hors de proportion437
2. Les clauses de dédit-formation s'exposent à l'éradication
du champ contractuel439
3. Nullité de la clause de mobilité : Contrôle de la bonne
foi ou prohibition complétive de la disproportion ?443
§ 2. L'éviction partielle de la réfaction en cas d'inobservation
des obligations complétives
443
A. La réfaction de la clause de non-concurrence :
une invitation floue qui se démarque des sanctions frappant
la violation des obligations accessoires445
B. La réfaction de la clause de non-concurrence
une jurisprudence en va-et-vient ?448
C. Atténuation des pouvoirs réducteurs du juge ?451
Conclusion chapitre 2
453
Conclusion du titre II
455
Conclusion de la partie II
457
Conclusion générale
459
Bibliographie
463
Index
477
Table des matières
481