Les dispositions inexploitées de la constitution de 1958
Contribution au droit institutionnel de la Ve République
Ferdinand Faye
Julien Boudon
Jacques Robert
Dominique Rousseau
LGDJ
Remerciements7
Préface9
Liste des abréviations13
Introduction17
§ 1. Objet de l'étude : les dispositions inexploitées
20
A. Identification d'une « disposition inexploitée »
22
1. Un critère principal : la récurrence de l'usage23
a) L'absence de l'usage
23
b) La rareté de l'usage
24
2. Un critère complémentaire : le temps26
B. Précisions concernant l'adjectif « inexploité »
29
1. Justification du choix du terme « inexploité »29
a) « Inexploité » et « inutilisé »
29
b) « Inexploité » et « inappliqué »
31
2. L'inexploitation caractérisée à l'aune du destinataire de la disposition32
§ 2. Cadre de l'étude
34
A. Champ de la recherche
35
1. L'ensemble des dispositions constitutionnelles depuis 195835
2. Les seules dispositions institutionnelles37
B. Méthodologie de la recherche
38
1. La reconnaissance des dispositions inexploitées39
a) L'articulation des critères d'identification des dispositions inexploitées
39
b) Les instruments mis au service de la reconnaissance des dispositions inexploitées
41
2. L'analyse des dispositions inexploitées42
a) Analyse statique
43
b) Analyse dynamique
43
§ 3. Intérêt de l'étude
44
4. Problématique et plan de l'étude
45
Partie I
Le non-usage résultant du texte constitutionnel
Titre I : Les imperfections des dispositions constitutionnelles51
Chapitre 1. L'incomplétude53
Section 1. Détermination de l'incomplétude
55
§ 1. L'incomplétude et les autres « lacunes »
56
I. Incomplétude et « vide juridique »57
II. Incomplétude et défaut de la norme juridique idéale61
§ 2. L'incomplétude : une lacune de la loi
64
I. L'inachèvement de la loi65
II. Un obstacle à l'application de la loi69
Section 2. L'incomplétude en matière constitutionnelle
73
§ 1. Détermination de l'incomplétude constitutionnelle
75
I. Origine : les renvois à des textes complémentaires inexistants76
A. Les renvois aux sources de l'ordre interne
77
1. Les renvois aux règlements des assemblées parlementaires77
2. Les renvois aux lois79
B. Les renvois aux sources de l'ordre européen
85
II. Manifestation : l'inaction irrémédiable du législateur88
A. Les outils juridiques contre l'absence de règlements d'application de la loi
89
1. La voie juridictionnelle89
2. La responsabilité politique du gouvernement91
B. Le contrôle juridictionnel de l'inertie du législateur à l'étranger
92
§ 2. L'incomplétude constitutionnelle face à la suprématie de la Constitution
96
I. L'inaction du législateur, un acte non-normatif96
II. La remise en cause de l'effectivité de la suprématie de la Constitution98
Chapitre 2. Les exigences de mise en œuvre105
Section 1. Les conditions préalables d'utilisation
106
§ 1. Les circonstances de fait objectives107
I. Le non-usage lié à l'absence réelle des circonstances exigées108
II. La survenance improbable de certaines circonstances110
§ 2. Les circonstances de fait subjectives
113
I. L'usage peu importe les circonstances114
II. Le non-usage en dépit des circonstances118
Section 2. Les exigences relatives à la procédure d'utilisation
120
§ 1. La garantie contre l'usage abusif
121
I. La protection des droits et libertés121
II. La préservation des institutions123
§ 2. Le caractère excessif des exigences
125
I. Des exigences disproportionnées125
II. La disproportion par rapport aux enjeux de l'usage134
Conclusion du titre I139
Titre II : Les relations paralysantes de dispositions constitutionnelles141
Chapitre 1. La concurrence143
Section 1. Présentation de la concurrence
143
§ 1. Les critères d'identification de la concurrence
144
I. Le critère de l'objet commun144
II. Le critère de l'absence d'ordre de primauté149
§ 2. Les formes de rapport de concurrence identifiées
153
I. La concurrence des compétences153
II. La concurrence des voies d'action156
Section 2. Le rapport entre la concurrence et le non-usage
159
§ 1. Un rapport de causalité : la concurrence favorisant le non-usage
159
I. L'absence de lien de causalité systématique159
II. L'éventualité d'un recours constant à la même disposition162
§ 2. Les manifestations du non-usage liées à la concurrence
165
I. L'absence de corrélation entre non-usage et inaction des acteurs165
II. Les enseignements du non-usage en cas de concurrence168
Chapitre 2. La contradiction173
Section 1. Saisine du Conseil constitutionnel et fonction présidentielle de gardien de la Constitution
174
§ 1. Une contradiction constitutionnelle présumée
174
I. L'abstention élyséenne au nom de la fonction présidentielle de gardien de la Constitution175
II. Le recours présidentiel à des moyens alternatifs177
A. La saisine du juge constitutionnel par le biais d'autres organes
177
B. Le mécanisme de la demande de nouvelle délibération de la loi
179
§ 2. Une contradiction discutable
180
I. La saisine fréquente du juge constitutionnel par le président relativement aux engagements internationaux180
II. Le droit de saisine présidentiel, une prérogative compatible avec la mission de gardien de la Constitution184
Section 2. La contradiction systémique : le cas de l'ancien titre relatif à la Communauté
188
§ 1. La place prééminente de la France contrastant avec l'autonomie de la Communauté
189
I. La conclusion d'accords d'association : une compétence à caractère nominal189
II. L'inertie des organes de la Communauté : l'exemple frappant du Sénat192
§ 2. Indépendance et appartenance à la Communauté : l'échec de la conciliation
194
I. La Communauté : une organisation foncièrement hostile à l'indépendance194
II. Le caractère marginal de la réforme constitutionnelle de 1960200
Conclusion du titre II204
Conclusion de la partie I205
Partie II
Le non-usage lié à l'interprétation du texte constitutionnel
Titre I : L'interprétation du juge constitutionnel209
Chapitre 1. Préliminaire - La réception de l'interprétation du Conseil constitutionnel211
Section 1. La problématique de l'autorité de la chose interprétée
212
§ 1. Le fondement de l'autorité interprétative
213
1. L'absence de fondement textuel évident213
II. Le caractère ambivalent de la jurisprudence constitutionnelle215
§ 2. La controverse doctrinale
221
I. La théorie de l'autorité de la chose interprétée par le Conseil constitutionnel221
II. Les critiques de la théorie de l'autorité de la chose interprétée224
Section 2. L'interprétation dominante du Conseil constitutionnel
225
§ 1. L'interprétation constitutionnelle observée par les autres interprètes
225
I. L'application de l'interprétation constitutionnelle par les juridictions ordinaires suprêmes226
II. L'application de l'interprétation constitutionnelle par les pouvoirs publics229
§ 2. Les indices d'une autorité interprétative du Conseil constitutionnel
233
I. L'interprétation du Conseil constitutionnel observée comme une source de droit234
II. Une autorité interprétative forgée par un concours de circonstances239
Chapitre 2. L'interprétation neutralisante245
Section 1. Préliminaire - Les caractéristiques de l'interprétation neutralisante
246
§ 1. Interprétation neutralisante et abrogation
246
I. L'interprétation neutralisante distincte de l'abrogation247
II. Les effets similaires de l'interprétation neutralisante et de l'abrogation249
§ 2. L'absence de remède adéquat face à l'interprétation neutralisante
251
I. L'intervention fréquente du constituant pour lever les obstacles résultant de la jurisprudence constitutionnelle252
II. Les limites de la révision constitutionnelle vis-à-vis de l'interprétation neutralisante256
Section 2. La loi organique du dernier alinéa de l'article 34 de la Constitution
260
§ 1. L'interprétation extensive du domaine de la loi substituée à la loi organique
260
I. Une compétence législative quasi-illimitée par l'effet de la jurisprudence261
A. Une interprétation déplaçant constamment les lignes de la séparation du domaine de la loi et du domaine du règlement en faveur de la compétence législative
261
B. Une interprétation consacrant la porosité des frontières entre le domaine de la loi et le domaine du règlement
263
II. Une extension renforcée par la censure des incompétences négatives264
§ 2. Une loi organique exclue en matière de procédure législative
266
I. Un cantonnement de la compétence du législateur organique266
II. Une ouverture précaire de la compétence du législateur organique267
Section 3. La saisine du Conseil constitutionnel sur le fondement de l'article 41 de la Constitution
270
§ 1. Les limites de l'argument politico-technique
270
I. L'inopérance de l'argument technique relatif à l'absence de désaccord271
II. L'insuffisance de l'argument politique postulant un accord tacite de non-saisine du Conseil constitutionnel273
§ 2. Une double interprétation compromettante du juge constitutionnel
275
I. Le refus du contrôle de constitutionnalité dans le cadre de l'article 41275
II. L'irrecevabilité du grief d'inconstitutionnalité tiré de la méconnaissance de l'article 34 : la décision Blocage des prix et des revenus de 1982278
Chapitre 3. L'interprétation limitative281
Section 1. La demande d'une nouvelle délibération de la loi
281
§ 1. Une prérogative présidentielle susceptible d'utilisations variées
282
I. Une mise en œuvre à finalité technique282
II. Un moyen de contester le contenu d'une loi déjà adoptée285
§ 2. Une faculté jamais utilisée pour amener le Parlement à reconsidérer sa position
288
I. Un non-usage souvent rattaché au contexte politique288
II. Une finalité manifestement écartée par le juge constitutionnel290
Section 2. Le contrôle juridictionnel des études d'impact accompagnant les projets de loi au titre de l'article 39, alinéa 4 de la Constitution
295
§ 1. La faiblesse du contrôle des études d'impact
296
I. L'exigence d'étude d'impact : une obligation jugée non-absolue296
II. Un dispositif ne s'appliquant pas aux amendements : une occasion pour contourner l'obligation298
§ 2. Une pratique du contrôle juridictionnel des études d'impact déclassant le dispositif de l'article 39, alinéa 4 de la Constitution
301
I. L'admission du contrôle des études d'impact dans le cadre de l'article 61 de la Constitution302
II. Le contrôle des études d'impact par le Conseil constitutionnel au titre de l'article 39, alinéa 4 : un contrôle superficiel306
Conclusion du titre I309
Titre II : L'interprétation des gouvernants311
Chapitre 1. L'influence de la logique majoritaire313
Section 1. La coexistence du fait majoritaire et du parlementarisme rationalisé : un paradoxe sous la Ve République
315
§ 1. Un paradoxe insoluble
315
I. Le fait majoritaire, une donnée pratique à préserver315
II. La nécessité de maintenir le parlementarisme rationalisé face à la fragilité du fait majoritaire317
§ 2. La remise en cause du régime parlementaire
319
Section 2. Le fait majoritaire et l'abandon des prérogatives parlementaires
323
§ 1. Les prérogatives de la seule l'Assemblée nationale
325
I. La faculté de la Conférence des présidents de refuser l'inscription à l'ordre du jour d'un projet de loi325
II. Le pouvoir du président de l'Assemblée nationale d'opposer l'irrecevabilité législative329
§ 2. Les prérogatives nécessitant l'accord des deux chambres
333
I. La faculté des Conférences des présidents de s'opposer à la procédure accélérée333
II. Le veto parlementaire concernant les nominations présidentielles337
Chapitre 2. La prééminence de la lecture présidentialiste343
Section 1. La République présidentielle
344
§ 1. Rapport de force entre les pouvoirs politiques et pratique constitutionnelle
344
I. L'identification de l'organe suprême d'État345
II. L'influence de la pratique constitutionnelle par l'organe politique dominant348
§ 2. La prééminence de la lecture présidentielle de la Constitution de la Ve République
351
I. Une primauté transcendant la conjoncture politique351
II. Une primauté porteuse d'une logique constitutionnelle355
Section 2. Le présidentialisme majoritaire
360
§ 1. Le pouvoir exécutif exercé par le président de la République
361
I. Le gouvernement procédant de la seule volonté du chef de l'État361
II. Du dualisme exécutif à l'hégémonie présidentielle365
§ 2. Le président de la République comme chef de la majorité parlementaire
367
Conclusion du titre II369
Conclusion de la partie II370
Conclusion générale373
Bibliographie381
Annexes : tableau des dispositions inexploitées399
Index de jurisprudence405
Index par article411
Index alphabétique par matière413